Patrimoine

La commune de Larressore se situe au croisement de voies anciennes de passage empruntant les vallées de la Nive et du Latsa. Dans ce carrefour naturel de l’immédiat piémont pyrénéen, son territoire a dû être fréquenté très tôt par des populations migratoires ou sédentaires.

Les premières traces sont identifiées sur le site de Pekatenborda vers 600 av JC. Par la suite, le site a certainement connu une implantation romaine.

Le nom de Larressore apparait pour la première fois dans un document en 1510. Entre l’an 1000 et cette date, Larressore, comme tout le Labourd dépendra successivement du royaume de Navarre, du duché d’Aquitaine, du royaume d’Angleterre et à partir de 1451 du royaume de France. Le village subira aussi le ravage des incursions espagnoles lors de la guerre entre le royaume de France et l’Empire de Charles Quint au début du 16e siècle.

En 200 ans, le Labourd a perdu petit à petit ses prérogatives. Les procès en sorcellerie du début de la période, les excès de la période révolutionnaire, les pillages des troupes napoléoniennes ont apporté leur lot de malheur à Larressore. Mais en dépit des difficultés matérielles du temps, le souffle de l’esprit s’est fortement exprimé à Larressore avec la fondation du Séminaire par l’abbé Jean Daguerre, à partir de 1733.

Au 18eme siècle, beaucoup d’échanges et de commerce se développent par voie fluviale, les marchandises sont acheminées par les ports de la Nive dont celui de Larressore, situé dans le quartier actuel de Portuita, où s’installe le cœur du village avec ses artisans, des bateliers et chalantiers au meunier et tuiliers. L’église est alors au milieu du cimetière; mais devant son état de délabrement, celle-ci est abandonnée en 1884, et reconstruite sur la partie haute du village, où se développe alors un nouveau centre bourg.

Sentier patrimonial

Le circuit patrimoine de Larressore de 2,5kms se situe en centre bourg. Le parcours fléché démarre du parking du Vival, et vous conduit  sur 12 lieux historiques ou architecturaux équipés de panneaux explicatifs. Vous pouvez ainsi découvrir l’ancien petit séminaire et sa chapelle, classés à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, ainsi que la place du fronton et sa fabrique de makhila, entreprise familiale depuis plus de 200 ans, inscrite au patrimoine immatériel de l’Unesco et labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant.
Vous trouverez des flyers détaillant ce circuit dans les commerces et la mairie du village, ainsi que dans les offices de tourisme des alentours.

En dehors de ce circuit, vous pouvez découvrir d’autres quartiers de Larressore, comme celui d’Ospitalia sur les chemins de St Jacques, en passant devant la maison forte St Martin. Le quartier dit du « Pont du Diable » (Orkatzberoa) vous emmène sur un site agréable d’une chênaie en bordure de la rivière nommée Latsa, d’où l’on découvre un pont de pierres très ancien. Sur le chemin, on peut faire une halte rafraîchissante sur les bords du lavoir, et un peu plus loin devant la stèle dédiée aux passeurs du réseau Comète pendant la seconde guerre mondiale. Enfin, le quartier Portuita, premier cœur du village, vous parle de l’activité portuaire de Larressore.

Les maisons Labourdines : Pelerenia, Château Sain-Martin, Hirigoïna :

Séminaire

Edifié entre 1733 et 1865, l’histoire  de cet ensemble architectural est étroitement liée à celle du village dont il va rythmer la vie économique et sociale pendant plus de deux siècles et demi. Né de la volonté d’un enfant du village, l’abbé Jean Daguerre, il fut tour à tour séminaire, lieu de casernement, hôpital militaire pendant la grande guerre, sanatorium puis hôpital psychiatrique. Le site sera abandonné en 1994. Classé à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 2005, les bâtiments sont rénovés à l’identique, et abritent  une soixantaine d’appartements.

Chapelle

La chapelle attenante au Séminaire, telle qu’on la voit actuellement, est le résultat de plusieurs périodes de travaux. Erigée entre 1737 et 1739, elle fut agrandie à partir de 1828, et son décor baroque très coloré en fait un « chef-d’œuvre à voir » ! Elle est alors à l’image du rayonnement du séminaire dont l’enseignement s’étend, à cette période, au-delà des frontières.

Pour la visite de la chapelle, s’adresser à la mairie au 05-59-93-03-07, de préférence quelques jours avant.

Cimetière militaire

Depuis le début de la Grande Guerre, les militaires de toutes origines, blessés sur le front, étaient acheminés pour être soignés à l’ancien séminaire de Larressore, devenu, pendant cette période, l’hôpital militaire 216 sous la direction du Docteur Jacquemin, médecin chef.

Le cimetière militaire, le long de la route départementale 932,  a été créé sur une parcelle cédée par la commune à l’hôpital en 1916.

254 soldats décédèrent à l’hôpital, et 131 furent inhumés dans ce cimetière. En 1992/1993, la commune, avec l’aide du Souvenir Français, a procédé à un regroupement de tombes dans un carré militaire qui compte à ce jour 61 tombes.

Dans l’autre partie du cimetière, nous trouvons également 70 sépultures de soldats de 14/18. En effet, devant les difficultés pour retrouver certaines familles et obtenir leur autorisation, certains corps n’ont pu être transférés dans le carré militaire.

Le reste des tombes correspond à des civils décédés, en particulier de la tuberculose, à l’hôpital de Larressore transformé après-guerre en sanatorium.

Au-delà de leur différence de pays d’origine, de couleur, de religion, d’opinions, les deux cents cinquante quatre soldats de la Grande Guerre « Morts pour la France » à l’Hôpital Auxiliaire 216 de Larressore méritent le respect. Ils sont morts pour notre liberté.

Stèle réseau comète

Entre 1943 et 1944, pendant l’occupation nazie, 123 aviateurs des forces alliées furent cachés, accompagnés et évacués vers l’Espagne. Le boulanger du village de Larressore, Mattin Garat et sept autres jeunes passeurs d’Espelette et Souraïde participèrent à ces actions au péril de leurs vies. En partant de l’ancienne Auberge Larre à Anglet (refuge Comet), le circuit traversait le village de Larressore via le quartier d’Orkatzberoa pour traverser les Pyrénées en Espagne.

Une stèle a été érigée à Larressore à côté du pont du diable afin de commémorer leurs mémoires.

Lavoir

Il existait historiquement plusieurs lavoirs répartis entre les différents quartiers de Larressore. L’un d’entre eux, situé sur le territoire communal, a été rénové conjointement par les habitants du quartier et la municipalité. Vous pouvez l’admirer sur la route d’Orkatzberoa, en direction du pont du diable.